Présentation de l’île verte
L’ile Verte, domaine départemental depuis 1963, est la seule ile boisée des Bouches-du-Rhône ». A une portée d’arbalète du continent, elle est très proche… et pourtant déjà si lointaine ! Prendre le bateau, ne serait-ce que pour dix minutes, c’est partir à l’aventure pour découvrir les restes d’un ancien continent englouti, les restes de fortifications, les restes d’orgies « gabianesques »… mais surtout pas les restes de votre passage (prévoyez un sac pour ramener vos déchets, car il n’y a pas de poubelles sur l’ile verte).
Du « Vieux Port » de La Ciotat, la navette « AQUILADE » met dix minutes pour traverser le bras de mer et arriver à la calanque Saint-Pierre.
Le sentier de 2 km, très bien aménagé et balisé, fait le tour de l’ile en passant par la calanque Seynerolles, la Plageolle et le Fort Saint-Pierre a 49 mètres d’altitude (sommet de l’ile).
Prévoyez suffisamment d’eau par forte chaleur d’été. Ici plus qu’ailleurs, il est interdit d’employer du feu et de cueillir des plantes.
une portée d’arbalète du continent, elle est très proche… et pourtant déjà si lointaine ! Prendre le bateau, ne serait-ce que pour dix minutes, c’est partir à l’aventure pour découvrir les restes d’un ancien continent englouti, les restes de fortifications, les restes d’orgies « gabianesques »… mais surtout pas les restes de votre passage (prévoyez un sac pour ramener vos déchets, car il n’y a pas de poubelles sur l’ile verte).
Découverte de l’ile verte
Acquise par le Conseil Général des Bouches-du-Rhône en 1963 au prés de la Marine Nationale, l’ile, d’une surface de 13 hectares (430 m sur 260 m), se situe sur la commune de La Ciotat, à seulement 420 mètres du continent.
En période estivale, les Scouts de France, hébergés dans un ancien bâtiment datant de l’occupation allemande, participent à la surveillance de la forêt contre les incendies et informent les visiteurs.
Fortifications
L’ile a une position stratégique et, dès le XVIIe siècle, le Maréchal de Trouville fait construire deux fortins : le Fort Saint-Pierre et le Fort Saint-Louis (aujourd’hui disparu).
En 1808, les anglais débarquent sur l’île et bombardent La Ciotat. Cette incursion, heureusement infructueuse, sera à l’origine de la construction de batteries côtières dont une est encore visible à l’est de l’ile.
En 1812, une autre incursion anglaise, mise en échec par l’officier GERY, est à l’origine de la construction du Fort GERY. Durant la première guerre mondiale, 4 pièces d’artillerie sont installées.
Mais les vestiges les plus importants datent de la deuxième guerre mondiale où les allemands transforment l’île en un véritable camp retranché, rasant le Fort Géry jusqu’à deux mètres du sol et le couronnant d’une chape de béton d’un mètre d’épaisseur. Les bombardements américains du 12 août 1944 anéantissent les fortifications, ne laissant que des blockhaus en ruines et de nombreux cratères.
Géologie
La formation géologique de la roche correspond à des dépôts d’alluvions (galets, sable) d’abord arrachés à un ancien massif « Pyréfnéo-Corso-Sarde » puis transportés par un torrent qui se terminait dans la mer par un immense delta. Le sable s’est progressivement durci pour former cette roche : le poudingue, identique à celui du Bec de l’Aigle à La Ciotat.
L’alternance de gros galets et de sable s’explique par les différentes « saisons » climatiques :
- lors des fortes précipitations, le torrent transportait de gros galets et le sable,
- lors de périodes plus calmes, le torrent ne transportait que le sable.
Les cuirasses de fer correspondent à d’anciens sols forestiers qui ont mobilisé le fer libre. Il a ensuite cristallisé en une croûte très dure.
A cette époque (Turonien, Crétacé supérieur, fin de l’ère secondaire) il y a environ 80 millions d’années, la géographie était totalement inversée par apport à aujourd’hui : le continent était au sud, la mer au nord et le torrent s’écoulait du sud vers le nord.
L’effondrement de ce continent, intervenu lors de la formation des Alpes il y a 20 millions d’années, a laissé la place à la Méditerranée.
La mer et le vent érodent le poudingue, taillent dans les falaises de profondes échancrures et créent un paysage de falaises spectaculaires.
La dégradation du poudingue fournit un sol sableux relativement acide.
Flore
Des le Moyen Age, le pâturage et l’écobuage ont contribué à la dégradation du couvert végétal de l’île. Le 12 septembre 1957, un dernier incendie détruisit la quasi-totalité de la forêt.
La végétation (surtout les pins) subit l’action des embruns. Les bourgeons exposés aux vents marins sont détruits et l’arbre prend la forme d’une flamme poussée par le vent (anémomorphose : du latin anémo, vent et morphose forme).